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Ça y est, c'est le point de chute. C'est dès maintenant que j'ai décidé de devenir moi-même. À travers la vie de fous, petite pause pour se reconnecter avec les vraies affaires...

dimanche 30 mai 2010

Ça prend tout un village pour élever un enfant

Lorsqu'on me dit: " Je me fous pas mal du féminisme"...
Lorsqu'une femme me dit: «Je ne suis pas féministe, moi!»...
Lorsque le papa d'une fillette me dit: «Les féministes sont folles, elles exagèrent, elles ont déjà l'égalité!»...

Je pense à ma fille de 6 ans qui ne comprend pas encore. 
Je pense à mon fils de 11 ans, qui commence à comprendre.
Je pense à mon salaire de femme en comparaison avec celui de mon conjoint dans un secteur professionnel  traditionnellement masculin.
Je pense à ma voiture achetée conjointement et aux lettres du concessionnaire adressée seulement à mon conjoint.
Je pense aux appels téléphoniques où on me demande " êtes-vous Mme Newton Lui? " Et je réponds parfois "y a personne de ce nom ici".
Je pense à celle qui ne peut sortir sans chaperon.
Je pense à la lapidée sur la place publique.
Je pense aux 130 millions excisées et/ou d'infibulées dans plus de 28 pays.
Je pense aux fillettes chinoises dans les orphelinats laissées là au profit de leur petit frère présent ou futur.
Je pense à cette femme sur cinq qui sera victime de viol ou de tentative de viol dans sa vie.
Je pense aux femmes de ces pays où les victimes de viol sont passibles de la peine de mort.
Je pense à la femme sur trois qui, peu importe d'où elle vient, se fait battre chaque jour par son conjoint, son père, son frère ou son oncle.
Je pense aux femmes monoparentales du Canada vivant dans 46% des cas sous le seuil de la pauvreté comparativement avec 10% des hommes dans la même situation et je ne peux m'empêcher de me questionner sur celles des autres pays...
Je pense à celles de plusieurs pays où les femmes occupent une position qui reste le plus souvent subalterne, et s'accompagne encore souvent d'une infériorité juridique : elles n'ont pas le droit d'hériter, de posséder la terre, de voter, etc.
Je pense à la division sexuelle des tâches qui est toujours très présente dans une société à l'histoire patriarcale.
Je pense à l'invisibilité des travaux domestiques souvent apparentées aux femmes.
Je pense à l'éducation des filles qui est, dans beaucoup de pays, considérée moins importante que celle des garçons.
Je pense à toutes les fois où j'ai eu peur de sortir le soir.
Je pense à toutes celles qui n'effleurent même pas l'idée d'être plus émancipée parce que ce mot est proscrit de leur vocabulaire.
Je pense au temps, pas si lointain, où je me devais comme femme d'être mariée, soumise aux désirs de mon homme, où j'avais besoin de lui pour ouvrir un compte de banque, où il était légitime de me battre sans être dénoncé, où je n'avais pas droit de vote ou de parole et à tout les pays où c'est encore ainsi.
Je pense aux 2/3 des 867 millions d’analphabètes adultes qui sont des femmes.
Je pense aux 2/3 des enfants non scolarisés qui sont des filles.
Je pense aux femmes qui fournissent les 2/3 des heures totales travaillées dans le monde, mais qui ne reçoivent que 10 % du revenu mondial .
Je pense au travail domestique non rémunéré des femmes qui a été estimé par le PNUD à 11 000 milliards de dollars, soit presque la moitié du PIB mondial, évalué à 23 000 milliards.
Je pense aux femmes salariées qui ne gagnent, en moyenne, que 40 % à 80 % du salaire des hommes.
Je pense à près de 80 % des 27 millions de réfugiés recensés sur la planète qui sont des femmes
Je pense aux 4 millions de femmes et de filles sont vendues chaque année à des marchands d'esclaves, des proxénètes ou des maris.
Je pense aux femmes qui ne représentent que 14 % des parlementaires du monde entier. 
Je pense à la vision occidentale souvent rétrograde, dégradante, mal vue du féminisme.

Je pense à mon fils et à ma fille, que nous éduquons, pour qu'ils soit conscients qu'il ne faut ni se taire, ni minimiser les paroles du discours féministe des femmes parce qu’elles sont porteuses des aspirations de justice, de partage et de liberté de l’humanité entière, pas seulement chez elles, pas seulement des femmes.

Je pense à mon fils,  pour qu'il ne dise jamais... "Je me fous pas mal du féminisme". Qu'il soit conscient que les femmes, comme sa maman, qui, dans des discours aux allures obsolètes, luttent pour le refus de la banalisation, l'injustice, l'asservissement, la violence domestique et sexuelle même si on voudrait souvent qu' elles se taisent parce qu'ils croient que c'est une lutte de pouvoir. 

"Ils sont un peu mêlés mon coeur...ou ils ne comprennent pas, je sais pas! Moi non plus je les comprends pas. T'as peur un peu pour ta soeur? Mmmh, tu seras pas toujours là, hein!? Nous aussi, souvent, on se questionne et on a peur... Plus pour elle que pour toi.... Mais oui, je sais bien que ce serait pas supposé, mais c'est une fille et pour les filles, c'est comme ça, même ici, même en 2010! Tu vas lui apprendre à se défendre? À se battre? Tu comprends que devant un six pieds, 200 livres eeh..  Mais tu vois, c'est un peu ce que j'essaie de faire, à petite échelle, dans la tête des gens. Je veux qu'ils comprennent que les hommes et les femmes d'aujourd'hui doivent apprendre ensemble à se bâtir une identité égalitaire et qu'ils se battent un peu. Les gens de l'âge de papa et maman ont comme oublié que c'était pas encore gagné pour les filles. Ça a avancé beaucoup mais pas encore assez.... Ouais, nous aussi on espère que ça va avoir changé quand elle sera grande. Ben non, mon coeur, fais-toi s'en pas! On lui apprend à se battre! Et on t'apprend à la défendre, tu comprends? Parce qu'on vous aime. T'as raison, c'est bizz que les gens, eux, ils comprennent pas... Tu sais que t'es hot?"



(chiffres PNUD 2000, BIT 2000, Wistat 2001)

11 commentaires:

  1. Wowwww......tu as lu, beaucoup. Tu m'enlèves beaucoup de mots, d'idées et de réalités que je coonnais parfois de près, trop souvent de loin...ça dit tout pour moi.

    Ensemble, on y arrivera. C'est comme ça qu'il faut penser. Voilà. Merci énormément, c'est juste cela. Et surtout, bravo.

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  2. merci de rappeller que c'est loin d'être terminée, cette lutte... et cette lutte, justement, n'est pas une lutte contre les gars, c'est une lutte aux préjugés, une lutte pour les acquis, pour les choses qui ne le sont pas encore assez, et oui, on a besoin de nos hommes pour la faire, cette lutte...et pour les plus démunies que nous... et le premier préjugé à combattre, pour ne pas ressentir ce malaise du concept du féminisme, c'est d'abord de comprendre qu'il a fallu une méchante gang de femmes (et d'hommes!!!) qui ont dû crier très fort pendant quelques années, pour que certains comprennent une réalité...et que maintenant, on discute, et on doit oui, encore crier pour celles qui n'ont pas notre chance et notre assurance...
    bravo à ti-loup, nous en ferons, à nous tous un grand homme! Et tite-puce, nous en ferons une femme entière, libre de pensées, libre de contraintes!

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  3. Oui, c,est important ce que tu dis. Il a fallu des femmes ET des hommes pour faire cette lutte. Et c'est toujours cette harmonie qui est nécessaire pour faire avancer les choses ou au moins, éviter de reculer.
    S'il n'y avait pas eu d'hommes avec un soucis d'égalité, nous serions au point fixe ou pas très loin de ce que c'était.
    Heureusement que les hommes qui nous entourent(travail, amis, vie de tous les jours) sont, dans la majorité, assez mâles pour ne pas se sentir menacés mais plutôt concernés... Merci les gars!

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  4. Moi je me méfies des aux hommes qui font la lutte des femmes. Je sais pas pourquoi mais c'est comme ça.

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  5. C'est très intéressant comme billet, ce qui est compliqué c'est que dans bien des cas, il faut pouvoir décortiquer.

    Beaucoup proviennent de la religion et on sait que si il y à quelque chose de très rabaisse-femme, c'est bien la religion, qu'importe celle qu'on pratique.

    Je penses par contre, que dans notre cas à nous comme Québecois, il y à eu de fort progrès, les hommes prennent de plus en plus de places dans le ménage et l'éducation des enfants.

    Pour ce qui attrait au jeunes filles chinoises je trouve sa affreux et ils sont en train de payer très cher le prix de leurs rejet de filles comme seul enfant. Leurs population va tomber en chute libre d'ici 1 ou 2 génerations, je crois qu'il y a la bas 1 femme pour 20 hommes.

    Le problème avec le féminisme ne tien pas des choses pour lequel ils se battent, mais plutôt l'ardeur qu'ils ont dans certains sujet.

    L'extrêmisme n'est jamais bon, ni en religion, ni dans les syndicats et pas moins dans les groupes féministes.

    Donc, je ne me fiche pas des féministes mais plutôt des féministes que je trouves extrémistes et qui voient en l'homme une source immémoriel de rabaissement du statut de la femme. J'ai l'impression que si certaine pouvaient tous nous couper les c.... elles le feraient.

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  6. @ un gars déçu
    Je ne peux qu'approuver!

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  7. ..."il y à eu de fort progrès, les hommes prennent de plus en plus de places dans le ménage et l'éducation des enfants.": je trouve cela réducteur comme rôle/contribution/tâche reliées à la femme!!!!

    Oui, il y a eu des progrès au Québec, mais en théorie...en pratique, dans le quotidien, dans les idées, le changement social se fait lent. Non, nous ne pouvons comparer notre société démocratique et ouverte aux cultures et pays où la religion trône toujours et c'est aussi pour cette raison que nous nous devons de poursuivre la lutte à l'égalité et la liberté de toutes les femmes. Je ne m'assoierai jamais sur mon derrière en prétandant que les choses ont été faites (et ce, très récemment). Je vais continuer de nommer, de dénocer, de rappeller que "l'extrêmiste", bien que ce soit péjoratif évidemment car souvent relié à la religion, se doit parfois de refaire surface pour crier gare.

    Je suis féministe de tout mon moi, et non, je ne considère pas les hommes comme des êtres à la base violent et ne vois pas en eux "une source immémoriel de rabaissement du statut de la femme."

    Je vois dans les hommes des êtres égaux avec qui je marche pour accéder à un monde meilleur pour que tous et toutes s'épanouissent et puissent accéder aux même "privilèges" et ainsi répondre à leurs besoins respectifs sous des valeurs de respect et de solidarité.

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  8. @ Marie
    Tu as raison aussi mais historiquement les tâches ménagères et l'éducation des enfants étaient le rôle/contribution/tâche reliées à la femme exclusivement. Simplement et autrement dit.
    Tel que dit dans le billet suivant, on ne change pas toute une mentalité en quelques décennies et l'extrémiste a été essentiel dans les années 60.

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  9. @Marie : Ce qui m'attriste dans toute tes réponses c'est que sa justifie à 200 % le billet de Michel du 1er juin, ta tellement le nez enfoncer la dedans que tu ne voit que sa.

    Une féministe qui travail dans un centre pour femme battue, sa ne peux que mener à ce genre de réponses perpétuelles.

    Le plus drôle dans tout sa c'est que personnellement je considère la femme , de loins supérieur à l'homme.

    Il faut être drôlement aveugle pour penser que les femmes seront un jour égales avec les hommes car même si il y a de la progression dans quelque domaine ou quelque sphère restrainte, les postes de haut dirigent seront toujours accordé aux hommes. Il y à combien de dirigent de pays qui sont des femmes ? ... Angela Merkel ? qui d'autres ?

    Je pourrais ajouter à sa le fait que l'immigration massive de certaines communauté religieuse feront que d'ici 2 ou 3 génerations, les femmes perderont ce que vous vous êtes battu pendant 50 ans pour avoir ..

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  10. @ un gars déçu
    "même si il y a de la progression dans quelques domaines ou quelques sphères restraints, les postes de haut dirigent seront toujours accordé aux hommes"
    C'est pas en pensant comme ça que ça risque de changer remarques!!!

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