Chaque mois, j'essaie de changer de sujet et de suivre celui que je me suis donné. Je me garde toujours une marge de manœuvre, histoire d'avoir de la latitude dans mes écrits et de ne pas me fixer un cadre trop strict.
Ce mois-ci est particulièrement dédié aux hommes... mois de la fête des pères. Toujours en pleine lecture sur la condition masculine (il est vraiment difficile de trouver des lectures sur le sujet en passant), je ferai mon possible pour en discuter le plus respectueusement et de manière la plus éclairée possible, car bien évidemment, je suis une femme. Je crois que la plupart d'entre vous ont déjà compris que je m'intéresse autant au sort des hommes qu'à celui des femmes. Je m'intéresse surtout aux relations hommes-femmes, en essayant de distinguer chacun avec discernement (du moins, je l'espère) en les percevant pour ce qu'ils sont. Des êtres différents, animés des mêmes ambitions, des mêmes motivations, mais sous des jours différents puisqu'ils le sont, majoritairement, selon leur genre et avec des besoins qui leur sont propres.
Je m'y applique mais n'étant que moi-même, sans formation propre sur le sujet, il est fort évident que je mets parfois ma tête sur le billot car, n'étant que moi-même, je peux aisément "être dans le champs". Mes opinions sont loin d'être des certitudes. Je suis pour une forme de féminisme nouveau celui qu'on dit de la troisième vague, en association avec les hommes et non en dissociation. Je peux très facilement comprendre en quoi les discours féministes radicaux parfois caustiques et durs peuvent souvent heurter l'homme résilient, culpabilisé par un matriarcat psychologique. Je m'y sens souvent vexée et contrariée aussi puisqu'ils ne collent pas à mon fil d'Ariane.
Voici un extrait du rapport Rondeau, traitant de la condition masculine au Québec, qui illustre bien ma pensée (l'extrait, non le rapport). Ce contesté rapport fait foi de sujets sur lesquels j'aimerais disserter en ce mois de juin, aux allures ce matin pluvieux. Quoi de mieux pour écrire que la pluie...
Suite à la vague du féminisme radical qui fût nécessaire aux femmes afin d'acquérir des droits, d'élargir leurs horizons et de multiplier leur choix de vie (qui n'aurait pu se faire sans l'apport des hommes), les hommes cherchent à s'adapter dans ce rôle nouveau dans un système de valeurs différent et dans une masculinité renouvelée. Nombre d'injustices subsistent de part et d'autre. On ne peut tout corriger en quelques décennies, les objectifs sont très loin d'être atteints. Il importe d'y travailler dans les deux sens afin que chacun puisse prendre la place qui lui est propre, qui lui est due, sans culpabiliser ou victimiser l'autre sexe. Chacun a droit a un plein épanouissement. Il importe en ce sens de discuter, de rétablir des faits, de s'interroger, de chercher des solutions afin que chacun y parvienne.
Le seul moyen d'y parvenir? Égalité, équité, complémentarité, concertation et respect.... Utopique?
Voici un extrait du rapport Rondeau, traitant de la condition masculine au Québec, qui illustre bien ma pensée (l'extrait, non le rapport). Ce contesté rapport fait foi de sujets sur lesquels j'aimerais disserter en ce mois de juin, aux allures ce matin pluvieux. Quoi de mieux pour écrire que la pluie...
" Les propos qui, de façon répétée et malicieuse présentent les hommes d'une manière négative doivent être clairement dénoncés. La misandrie n'a pas sa place et doit être dénoncée et combattue. Il faut libérer les hommes des sentiments de honte à partir desquels la société traditionnelle a trop longtemps contrôlé leurs comportements".
Suite à la vague du féminisme radical qui fût nécessaire aux femmes afin d'acquérir des droits, d'élargir leurs horizons et de multiplier leur choix de vie (qui n'aurait pu se faire sans l'apport des hommes), les hommes cherchent à s'adapter dans ce rôle nouveau dans un système de valeurs différent et dans une masculinité renouvelée. Nombre d'injustices subsistent de part et d'autre. On ne peut tout corriger en quelques décennies, les objectifs sont très loin d'être atteints. Il importe d'y travailler dans les deux sens afin que chacun puisse prendre la place qui lui est propre, qui lui est due, sans culpabiliser ou victimiser l'autre sexe. Chacun a droit a un plein épanouissement. Il importe en ce sens de discuter, de rétablir des faits, de s'interroger, de chercher des solutions afin que chacun y parvienne.
Le seul moyen d'y parvenir? Égalité, équité, complémentarité, concertation et respect.... Utopique?
Pas faux. Toutefois, faire référence à ce mosieur Rondeau et son fameux rapport me refroidit les esprits...je réfléchie à ce que je vais nommer et commenter.....mais y'a un fil....
RépondreSupprimerMais pourquoi les hommes (et j'en connais des tonnes) ne pourraient pas s'identifier au féminisme....le nom? hummmm....
Ce mois de juin est prometteur...
RépondreSupprimerParfois, j'ai l'impression que l'on s'interroge trop sur ce que nous sommes. Tout est une question de testostérone et d'œstrogène si je simplifie à la limite.
Respect et complémentarité me semble être des termes clé.
@ Marie
RépondreSupprimerParce que la masculinité en a subi les contrecoups, a fait remettre les hommes en questions, leur rôle et le féminisme a déconstruit l'identité masculine québécoise?
Parce que le mouvement féministe a trop souvent dépeint les hommes par des préjugés systématiques et du ressentiment envers eux?
Parce qu'il ne voit pas leur revendications à eux à travers ce qui est médiatisé?
Parce qu'il subsiste une idée péjorative castrante de l'émancipation féminine à leur détriment?
Parce qu'on se préoccupe peu de la condition masculine dans le féminisme?
Parce que s'ils se disent féministe, ils font rire d'eux parce qu'ils sont des hommes et que s'ils disent le contraires, ils se font taxer de misogyne?
Parce qu'il n'y retrouve aucun modèle masculin?
@ ment3use
RépondreSupprimerRéduire l’homme et la femme à des simples hormones, c’est très animal, et heureusement ce qui nous distingue de ce règne est heureusement l’intellect. Servons-nous-en.
Complémentarité? Je me questionne, à dire que l’un ou l’autre est incomplet sans le 2e? Et pourquoi homme et femme? Et pourquoi pas homme et homme ou femme et femme… Et si seulement on parlait de paire, d’égal à soi-même, dans sa différence bien sûr?
@ Newton
Si on prend la définition telle quelle, la masculinité à trait à l’ensemble des comportements considérés comme caractéristiques du sexe masculin.
Quelles sont ces caractéristiques? La force, le courage, la performance, l’esprit protecteur ?
Les gens ont besoin de trouver un responsable de leurs oppressions. Cependant le mouvement féministe dénonce la société patriarcale sur le plan financier, politique, etc. Quant à moi, les difficultés des hommes en société ne sont pas liées aux féministes, mais bien à notre société néolibérale, capitaliste ayant à son service le patriarcat. Cette société axe sur la performance, l’individualisme, l’opposition plutôt que la solidarité (juste à lire les commentaires du blog depuis quelques semaines, on voit que l’opposition binaire hommes/femmes est à l’honneur!).
Le féminisme a redonné du pouvoir aux femmes dans certaines sphères et RIEN n’est acquis… Il a permis aux femmes de sortir de leurs rôles de ménagère, de cuisinière, d'amante, de femme de docile. En sortant de ces rôles et en acquérant de l’autonomie, les femmes savent davantage assurer leur protection et leurs besoins financiers, deux des rôles autrefois attribués aux hommes. Si c’est en ce sens que tu dis que le féminisme a déconstruit l’identité masculine, alors c’est ne pas croire beaucoup au potentiel des hommes. Le malaise des hommes vient selon moi de l’identité que la société leur impose en opposition à celle qu’ils ont réellement et au désir de changer. Regardons la socialisation de nos garçons, ce qui est valorisé en société? Normal qu’ils se sentent perdus lorsqu’ils arrivent en relation avec des femmes qui ne vivent plus dans les années 50!!!! Mais ce n’est certainement pas le féminisme qui a déconstruit l’image de l’homme Québécois!
@Newton (suite)
RépondreSupprimer''Parce que le mouvement féministe a trop souvent dépeint les hommes par des préjugés systématiques et du ressentiment envers eux?''
Du ressentiment envers eux c’est presque en faire une cause personnelle… Le mouvement féministe s’en est pris à la société, aux institutions sociales, à la religion et à toutes les autres structures oppressantes de cette société. Il n’a pas dépeint chaque individu et/ou homme négativement, mais l’ensemble d’un système qui favorise les hommes au détriment, malheureusement, des femmes. Il y a des hommes qui se démarquent de cette société, cependant ceux qui continuent d’encourager ces mouvements masculinistes (qui, entre autre, s’acharne sur les femmes plutôt qu’à la promotion des hommes) ont probablement été visés lors des revendications. (Et avec raison!)
''Parce qu'il ne voit pas leurs revendications à eux à travers ce qui est médiatisé?''
Et quelles sont leurs revendications exactement? La garde des enfants en montant sur des ponts? Leurs grandes détresses lorsqu’ils tuent égoïstement leur famille au nom de la souffrance?
Ce qui est médiatisé est toujours du spectacle, je n’ai jamais entendu un discours qui a du sens, structuré et pertinent .Je ne pourrais même pas te dire leurs revendications exactes, car tout ce que j’entends du côté des hommes, c’est comment les femmes et leurs ‘’acquis’’ briment leur existence, qu’il devrait y avoir moins d’aide pour les femmes et plus pour les hommes… Pourquoi n’essaieraient-ils pas de militer et de lutter justement pour avoir ces gains plutôt que d’essayer de les enlever aux femmes?
C’est un beau mythe de voir l’émancipation de la femme au détriment de celle de l’homme. Pourquoi encore une fois la femme dépendrait de l’homme pour s’émanciper ? Ou qu’elle ne pourrait s’émanciper si l’homme ne l’est plus assez? Et si la femme voulait que s’émanciper POINT. C’est quoi s’émanciper au détriment de l’homme? C’est occuper des domaines masculins, vouloir être compétitive/sportive, être courageuse, être confiante, être ambitieuse? Lorsque les femmes ont demandé le droit de vote, elles n’ont pas demandé à ce qu’on enlève celui des hommes, lorsqu’elles demandent l’équité salariale, elles ne demandent pas de niveler par le bas celui des hommes, lorsqu’elles en ont eu assez d’occuper la sphère privée et de ne pas voir leur travail reconnu, qu’elles ont décidé d’intégrer le marché du travail, elles n’ont pas imposé aux hommes qu’ils aillent aux tâches domestiques…… ? Le mouvement féministe a reconnu que certains mécanismes politiques, économiques et sociaux étaient oppressants pour les femmes et favorisaient leur exclusion, car les hommes étaient déjà en avant sur ces plans. Il n’a jamais tenté de mettre les hommes dans ces rôles « opprimants ».
Se soucier de la condition masculine dans le féminisme, c’est comme demander aux vétérinaires d’étudier le corps humain absurde. Est-ce qu’on blâme le féminisme de ne pas s’occuper de la condition de la couche d’ozone et des animaux maltraités? Est-ce qu’on peut leur demander un brin d’autonomie et les inviter à se lever eux même et revendiquer à qui de droit leurs conditions? Est-ce qu’en plus de militer pour les femmes, je vais devoir les prendre par la main pour leur expliquer ? Ils auront toujours mon soutien, mais là un moment donné…Je mise sur l’empowerment des femmes, mais ÉGALEMENT sur celui des hommes.
En terminant, dommage que ces hommes fassent rire d’eux, c’est sûrement avec les messages, mythes et préjugés qu’on porte sur le féminisme qui amènent les gens à porté de tels commentaires.
Oh en passant, pour les modèles d’hommes, et bien, je m’offrirais bien pour l’être, mais je crois qu’ils préfèreraient eux-mêmes le faire … alors sur ce, je les invite à passer à l’action parce qu’ils devront (et devraient) se faire eux-mêmes des modèles… qui les représenteront réellement et projetteront la VRAI image des hommes.
@ L'amie de Marie
RépondreSupprimerJe ne suis vraiment que partiellement d'accord avec tes énoncés. Là où le bas blesse. Premièrement, je ne faisais que répondre par des interrogations à la question de Marie. Ce n'est pas nécessairement mon opinion personnelle puisque je ne suis pas un homme! Ce sont plutôt des mythes, des préjugés, des discours qu'on entend parfois...mais pour ma part, dans les hommes qui m'entourent, c'est plutôt rare.
"Mais ce n’est certainement pas le féminisme qui a déconstruit l’image de l’homme Québécois! "
Peut-être pas l'image mais son identité comme homme, je crois qu'il y a une part. La religion et la politique en sont d'autre. La société et la vie familiale a été tellement longtemps dirigiée uniquement par les hommes que leur modèle identitaire est èa construire.
"tout ce que j’entends du côté des hommes, c’est comment les femmes et leurs ‘’acquis’’ briment leur existence, qu’il devrait y avoir moins d’aide pour les femmes et plus pour les hommes…".
Personnellement, je n'ai jamais entendu un homme dire qu'il devrait y avoir moins d'aide pour les femmes. J'ai par contre entendu que l'argent devrait être mieux gérée afin que le peu d'organismes aidant les hommes aient un accès et un soutien financier plus grand de la part du gouvernement et qu'il y ait ainsi plus d'aide directe.
"Se soucier de la condition masculine dans le féminisme, c’est comme demander aux vétérinaires d’étudier le corps humain absurde
Est-ce qu’on blâme le féminisme de ne pas s’occuper de la condition de la couche d’ozone et des animaux maltraités?"
On parle ici d'humains, de détresse psychologique et physique, pas de l'écosystème. Si certains hommes ne s'étaient pas soucié de la condition féminine, je ne crois pas qu'il y aurait eu d'avancée et vu la parité féminine gouvernementale quasi inexistante, je ne crois pas non plus qu'il continuerait d'en avoir. Alors, si tel est ton discours, je te retourne la question...
Mais pourquoi les hommes (et j'en connais des tonnes) ne pourraient pas s'identifier au féminisme?
Tu as répondu toi-même par ta réponse. Pour ma part, ça va dans les deux sens. Ce n'est pas un sens unique. Il ne devrait y avoir que des femmes qui s'occupent des femmes et que des hommes qui s'occupent des hommes? C'est comme ça qu'on bâtit une société équitable et égale. Je crois pas non! Je trouve ça épouvantable de discourir ainsi.