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Ça y est, c'est le point de chute. C'est dès maintenant que j'ai décidé de devenir moi-même. À travers la vie de fous, petite pause pour se reconnecter avec les vraies affaires...

mercredi 12 mai 2010

La place du père

 Une petite pause de psycho sur le rôle du père chez l'enfant...

La place paternelle au sein de la société et de sa famille occupe un niveau grandissant. Le père désire et prend une place active dans l’éducation de ses enfants. Il devient donc important de connaître la définition de son image, de sa fonction ainsi que de son rôle, tant au niveau de la société que de la perception de l’enfant vis-à-vis son père. Il est source de connaissance et de conscience du monde qui l ‘entoure et entre dans le processus d’identification. Il est indispensable dans le développement de l’enfant.


L’enfant se fera à la fois une image positive et une image négative de son père, laquelle diminuera en relation avec la participation de celui-ci aux soins de son enfant. L’enfant fait face à un triangle incluant le père, la mère et lui-même. Le père aide à faire évoluer et résoudre le complexe d’œdipe. Pour le garçon, il représente à la fois la puissance mais aussi un rival et un interdicteur. La jeune fille s’identifie à lui par l’intermédiaire de la mère en tant qu’épouse ou conjointe, dont elle voudrait bien prendre la place. Cela se fait donc de façon indirecte. Vers six ans, l’enfant, peut importe le sexe, a une fascination pour son père. Puis, à la latence, il s’en détache et s’ouvre vers l’extérieure. Il sait que son père n’est pas parfait, et en prend conscience.

Selon les travaux de Muldworf et de Widlöcher, psychologues, il existe deux fonctions paternelles soit; indirecte et directe. La première est en lien avec le développement psychoaffectif de l’enfant, mais aussi avec les rapports qu’entretient la mère envers le père. Comme le père doit soutenir son épouse dans l’accomplissement de ses tâches, il représente la sécurité et l’équilibre du couple. Ceux-ci sont nécessaires au bon développement psychoaffectif de l’enfant. L’enfant se fait sa propre image de son père mais il s’en construit aussi une au travers de l’image que la mère se fait du père. Sujet sur lequel je reviendrai...

La fonction directe définie le père spécifiquement comme tiers séparateur dans la relation mère-enfant. Cela implique qu’il doit maintenir une certaine distance entre eux pour contribuer à l’autonomie de son enfant. Le père est aussi détenteur de l’autorité et porteur d’interdit. C'est dans la problématique œdipienne que cette notion s’installe en interdisant la possession exclusive de la mère. L’enfant se fera donc l’image d’un père auquel il attribue les interdits, les obligations, les ordres… L’autorité doit donc se manifester de façon positive. Plus la relation de couple sera stable, plus l’autorité paternelle sera forte.

Le père agit aussi comme modèle identificateur. L’enfant veut ressembler à quelqu’un d’autre. Le père agit donc comme guide dans l’orientation sexuelle de l’enfant, celui-ci s’identifiant davantage au parent du même sexe que lui. Pour le garçon, il est modèle mais aussi rival par rapport à la mère dans le complexe d’œdipe. Le père en tant que rival permet à son fils d’acquérir une confiance en lui et ainsi, le préparer aux compétitions futures. La jeune fille, s’identifiant surtout à la mère, découvre par l’intermédiaire du père, le rôle complémentaire qu’est celui de la femme et ainsi acquiert un modèle de féminité.

Il demeure donc évident que la fonction paternelle demeure essentielle au bon développement de la personnalité de l’enfant et a une grande incidence sur celui-ci. Le père contribue au développement affectif équilibré en permettant une certaine confiance en soi, de l’autonomie et de l’indépendance. L’enfant, par la fonction paternelle, établira la constitution d’un surmoi stable.


L’image du père est très importante pour l’enfant car celui-ci se bâtit psychiquement à partir d’elle. Ainsi, le manque tout autant que l’excès d’autorité a des conséquences certaines sur l’être et le devenir de l’enfant. Nous retrouvons ici les pères dominateurs, les pères « copains », les pères faibles, les pères violents, les pères absents ou démissionnaires ainsi que les pères présents mais tout aussi absents. Ces pères aux attitudes déficientes engendreront probablement des enfants qui présenteront des problèmes affectifs et des comportements perturbés qui varieront en intensité selon la capacité d’adaptation de l’enfant. Ces types de pères donneront tour à tour des enfants gâtés, frustrés, anxieux, timides bégayeurs, insécures, voire même délinquants.


Pourquoi, pourquoi tout ce texte sur le rôle du père? Parce qu'il est méconnu, mal connu, souvent mis de côté pour ne s'attarder qu'à l'importance de la mère... et moi j'avais envie d'en parler! On m'a demandé à qui je m'identifiais comme femme, qui était mon modèle. Je ne savais pas quoi répondre, j'y reviendrai... parce que ça a un lien. Parce que beaucoup de femmes (et d'hommes bien sûr) n'ont pas eu de modèles sur lesquels se construire.


16 commentaires:

  1. Beau texte.
    Des concepts compliqués écrit de façon clair.

    Une seule nuance que j'apporterais.
    On dit souvent lorsque ce n'est pas idéal qu'il n'y en a pas. ainsi on dira il n' y a pas de communication dans ce couple, ce qui est faux puisqu'il est impossible de ne pas communiquer.

    Il en est ainsi des modèles parentaux, impossible de ne pas en avoir.

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  2. Tu as tout à fait raison, j'apporterai donc cette nuance en disant: «...beaucoup de femmes (et d'hommes bien sûr) n'ont pas eu de modèles parentaux adéquats sur lesquels se construire».

    Merci Michel!

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  3. Cool ce blog ! je suis tombé desssus par hasard :)

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  4. Hors contexte...
    Au titre de ton blogue, Je pense à Paul piché et sa chanson Ou sont-elles.
    Ou il a dit...Un peu pogné lui a soufflé t'as les boules basses ma belle.

    C'est cela la chute des pommes?

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  5. @ Camille
    Bienvenue chez moi! Heureuse de te compter des nôtres!

    @Michel
    Hors contexte mets-en! La chute de LA pomme! La dernière fois que je les ai regardé, elles étaient bien deux...et à leur place. ;P

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  6. Vraiment intéressant comme texte. Es-ce que le tout s'applique uniquement dans les cas du père biologique ?
    Ma mère est avec mon beau-père durant 23 de mes 24 années de vies et pourtant je n'ai pas l'impression qu'il m'ait apporter une quelconque forme d'équilibre.

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  7. @ Un gars déçu
    Bonjour et bienvenu... Je crois bien que oui. Je ne suis pas psychologue mais je crois fermement que l'image paternelle est celui qui est présent et non seulement le concepteur, sinon cela n'aurait aucun sens.

    Je suis dans la même situation que toi, j'ai été élevée par ma mère et mon beau-père, arrivé dans ma vie à deux ans, lequel j'appelle mon père... et je cherche mon équilibre sur une corde raide bien molle à certains endroits!

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  8. Alors si il ne s'agit pas de la chute des seins. c'est qu'il s'agit peut-être alors d'un dévoilement de soi, parfois un peu grivois.
    J'aime bien le titre de ton blogue. Je suis hors contexte, mais je tente de le saisir, pas de mes mains, intellectuellement parlant. :o)

    Pour ce qui est du père, ce que je trouve drôle, c'est qu'il n'y a peu à en dire.
    Tu ferais un billet sur la mère et les réponses seraient beaucoup plus abondantes.

    Je pense que l'image du père aurait besoin de consulter une firme de relation publique afin tenter d'en corriger les perceptions.

    J'ai hâte de lire la suite. Je suis certain qu'elle sera très intéressante.

    La blogosphère est en majorité composée de femme qui parlent de truc de femme ou de mère et les quelques hommes qui y sont se présentent comme des salauds. Je trouve ça particulièrement impressionnant.

    Et de voir quelqu'un qui s'intéresse au père fait un peu dans l'inédit, le peu dit à tout le moins.

    J'ai hâte de voir ce que tu en as à dire.

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  9. Voltaire fût le premier à rédiger l'histoire de la chute de la pomme voulant que Newton, assit sous un arbre, il regarda une pomme tomber. De cette chute, il se questionna sur les phénomènes de la pesanteur terrestre et les mouvements des planètes. Newton se pencha sur la théorie de la gravitation universelle.

    Voltaire, poète et philosophe, publia le premier cette histoire dans 'Éléments de la philosophie de Newton'.

    Voltaire a profondément admiré non seulement la science de Newton fondatrice du Dieu de la raison qu’il reconnaissait mais aussi sa méthode expérimentale, son refus de faire des hypothèses et son exigence de s’en tenir aux faits et à l’expérience. Le leitmotiv de Voltaire: ne rien accepter sans questionner.

    Alors, le titre de son blog tire son essence de cette anecdote. D'une simple observation, d'un simple questionnement une théorie, une idée peut surgir pouvant changer les mentalités, faire évoluer le monde, faire débattre de ses idées.

    Et... sur un autre la pomme d'Ève. Ève, instigatrice de tout les pêchés de l'humanité. Histoire qui, depuis plus de 2700 ans, domine l'histoire judéo-chrétienne reléguant la femme à un état de vil tentatrice et de moins que rien. Sa chute, pour faire tomber les préjugés...

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  10. Tu me confuses.
    Je te reprochais un féminisme mal assumé disons, d'ou le conflit.
    En disant... reléguant la femme à un état de vil tentatrice et de moins que rien....
    C'est très féministe ça.

    Alors si les pommes tombent et que les seins se dévoilent et se tiennent et qu'ils ne sont pas que nourriciers ou revendicateurs.

    Je ne saisi pas les préjugés qui t'intéresse.

    J'ai lu ta réponse à quelques reprises et je ne saisi pas, je suis un peu niais en fait. Je tente de la cacher mais le naturel galope.
    Une chose que je sens c'est que tu es très intelligente.

    Je ne crois pas saisir la subtilité de ce que tu dis et je crois que c'est très complexe et qu'en grattant, on sera pas en accord.
    Mais j'ai une image, l'an dernier ou l'autre avant, à mon age les années sont comme des mois, , en France, certaines féministes se battaient pour avoir le droit d'avoir les seins nus dans les piscines publiques. Je me disais, quel contraste avec le Québec.

    Le refus de devoir cacher ses seins, le droit de les exposer comme affirmation féministe. Ils seront nombreux à rigoler mais il reste que ça pose de nombreuses questions. On va du voile au sein nu. Entre les deux, ouch!!!

    Il reste que j'ai bien du plaisir à talire, bien que je ne te saisi pas encore.

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  11. Mais oui! Quand je dis «un état de vil tentatrice et de moins que rien....», ce n,est pas mon opinion, c'est un fait historique et théologique qui a prévalu dans la société et qui commence à changer depuis une trentaine d'années environ. Tout à fait, je l'ai dit à maintes reprises sur ce site. Je suis une féministe. Mais une féministe moderne. Probablement pas l'image que tu t'en fais. Mes billets de février et certains de mars en parle. Je l'assume pleinement, ce sont ces préjugés sur le féminisme et l'image péjoratif que ce terme reflète contre lequel j'ai envie de lutter...entre autres. Mais c,est aussi un site de libre expression, d'opinions, d'actualité, de partage hommes-femmes et de découvertes! :)

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  12. Pour la France, les seins, le hijab, tu as parfaitement raison. Est-ce que le féminisme peut être tempéré? J'ai la conviction que oui. Ces groupes représentent une minorité de femmes et non une opinion généralisée. C'est ce qui arrive trop souvent. Une minorité tumultueuse prend la parole et on croit en une majorité alors que cette dernière demeure silencieuse...

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  13. La place du père...celle qu'il prend, que la femme lui laisse, la société lui laisse (ou dit lui laisser....) ouf! on écrit un livre???

    Je crois réellement que cela a beaucoup changé depuis 20 ans pour plusieurs hommes qui s'impliquent à tous les niveaux...comme les temps ont également changé pour les femmes et tout le monde tente de s'ajuster à tout cela...chose certaine pour moi, cela ne va que pour le mieux pour les enfants qui sont les plus visés et touchés... Et ce, même si on entend encore des histoires de pères pas fiables ancrés dans des "places" d'hommes qui comptent sur les femmes pour ce volet...soit-dit en passant, je connais également des femmes-mères pas fiables (oh oui...!), mais faudra admettre que les hommes restent en majorité les parents les moins impliqués, présents....encore et malheureusement, mais j'aime retenir qu'il y a du changement positif!!

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  14. Étant un nouveau père, ce texte m'a bien sûr beaucoup parlé, merci!

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  15. @ Marieh
    Il y a du changement majeur dans la place que le père occupe au sein du cadre familial. De pourvoyeur, il est passé à père présent pour ses enfants. Bien sûr, il reste des pas à faire...on ne change pas sur un dix cent. Encore faut-il que la maman lui laisse la place qu'il veut bien prendre et cède un peu.

    @ Renart Léveillé
    Je te remercie... et bienvenu chez moi. J'espère te revoir de temps à autre. Tes commentaires et tes opinions ne peuvent qu'être enrichissante ici! :)

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