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Ça y est, c'est le point de chute. C'est dès maintenant que j'ai décidé de devenir moi-même. À travers la vie de fous, petite pause pour se reconnecter avec les vraies affaires...

mardi 18 mai 2010

Du lait, du bon lait, du bon lait frais pour tout le monde! La suite de L'allaitement du conjoint.

À la fin de mon dernier billet, je vous ai dit que je partagerais ce qui a réveillé la féministe en moi. En lisant leur blog, j'ai senti un certain jugement envers ma propre féminité à travers leur propos. J'ai été abasourdie de découvrir cette pratique et je ne sais toujours pas si je les jugent. Je trouve ça louche en tout cas.  Je trouve que de se soumettre à toutes ces pratiques de réinduction sont une forme de soumission de la femme. Une cruche à lait. Bon ok, peut-être que je les juge mais si peu.

Quelques petites choses me dérange particulièrement.
  • Ce que je comprends de blog et de ses motivations, c'est que ce couple tente de se sentir moins seul leur donnant ainsi une certaine acceptation de leur pratique de l'allaitement du conjoint. 
J'ai parcouru le blog presque en entier. Ce couple se justifie beaucoup, beaucoup! S'ils acceptaient vraiment leur propre pratique, ils ne se justifieraient pas autant. Je ne crois pas que le but de leur blog soit d'informer les gens sur le «nursing». Au départ, ils voulaient partager avec des gens comme eux. N'est-ce pas ce qu'on cherche toujours à faire? Discuter de nos intérêts avec d'autres qui ont les mêmes? Je crois qu'ils sont dépassés par l'ampleur qu'a pris leur blog et tous les commentaires désobligeants auxquels ils doivent faire face. Ils sont jugés sur la place publique mais font tout de même preuve d'un cran incroyable! Bien que je n'ai aucun intérêt pour cette pratique en soi, ils essaient quelque chose de nouveau pour eux et le partage malgré les tabous.
  •  Je n'ai aucun problème avec la réinduction comme telle, en autant que cette pratique serve à nourrir un enfant.
Je trouve personnellement bizarre de tout faire pour réinduire la lactation. Mes seins sont mes seins, ils ont déjà donné deux fois. J'ai aimé allaiter mes enfants. Je trouve que c'est un lien unique que d'avoir le sentiment de continuer à donner la vie encore quelques mois en les nourrissants. C'est à cela que sert le lait maternel. J'ai regardé souvent les biberons du coin de l'oeil par contre.

Les nourrices existent depuis l'antiquité. Autrefois, on donnait l'enfant à allaiter à une nourrice si la mère ne pouvaient allaiter et dans la noblesse, il était mal vu d'allaiter, provocant ainsi une certaine fertilité, anéantissant tout espoir d'avoir un héritier mâle. Une femme qui adopte peut très bien tenter la réinduction afin de nourrir un enfant qui est maintenant le sien. Le lait qu'il fournira sera tout autant nourrissant que celui de sa mère biologique.

Pour moi, le sein qui déborde de lait en est un nourricier. Je ne vois aucun intérêt à boire du lait maternel, à têter un sein dans un but de lactation. Ça n'a pas de but si ce n'est que de satisfaire un certain fétichisme. Sinon, c'est pour moi une déviance ou une carence affective si le but est la recherche d'une intimité ou relation sentimentale plus profonde. Je crois qu'une bonne thérapie de couple ou individuelle aurait pu régler leur manque.
  • Je n'ai aucun problème avec ceux qui le font mis à part une subtile nausée.
Les gens font bien ce qu'ils veulent au fond. Est-ce qu'éprouver du dégoût face à cette pratique indique nécessairement un jugement de ma part? Non! Je trouve juste ça weird!
  • Cette femme qualifie le nursing d'état d'esprit. L'état d'esprit, je le comprends. Le moyen, non!
Je pense avoir une relation de couple vraiment géniale. Bien que parfois, nous avons éprouvé certaines difficultés, je crois être au diapason avec mon conjoint. Je crois sincèrement que notre relation ne peut être plus profonde. J'aime parfois ajouter certains  «artifices» à nos moments intimes, ce n'est que pour s'amuser. Je ne recherche pas une plus grande intimité parce que je l'ai déjà. Je me sens équilibrée, il m'aide à garder cet équilibre. Nous partageons tant au niveau affectif que physique. Je ne sens pas le besoin d'être en symbiose pour être en harmonie de corps et d'esprit.
  • Cette femme est vraiment à l'aise avec son corps, mais pense qu'il est ridicule de prendre soin de son corps en se rasant et impossible de le posséder entièrement si on ose montrer son décolleté. 
Il faut être à l'aise pour laisser pousser ses poils, se laisser engraisser et laisser pendre ses seins. Je me sens partiellement à l'aise avec mon corps. Je n'aime pas mon ventre...c'est tout. Un jour, je vais passer sous le bistouri. Pour être mieux avec lui, le regarder comme je regarde le reste. Je ne me considère pas extraordinaire. Je me considère. Point. Mais je n'en profiterai pas pour faire refaire mes seins. Je les aime...  au sec de préférence.
  • Je sais très bien qui je suis et ce, même si j'utilise certains artifices. Cela ne m'empêche pas du tout d'aimer mon corps ni de me sentir belle.
J'ai le droit de me dire femme, féministe, et aimer les affaires de fifilles. J'aime la mode, le maquillage, les accessoires, les aisselles au laser (désolée mon amour, tu ne pourras jamais te blottir dans mes poils et les renifler tendrement), les crèmes, les savons, les parfums, les souliers, les sacoches, les soutiens-gorge qui me vont bien, les décolletés légers, les vêtements moulants, les lousses aussi. Je me sens belle quand je suis arrangée. J'aime qu'on pose un oeil sur moi. Je me sens belle au sortir de la douche, démaquillée et nue devant mon conjoint...encore plus si j'ai fais mes jambes! Je suis faite de même. J'ai pas de problèmes qu'elle soit à l'aise avec ses poils. Moi j'haïe ça le poil. L'important c'est de savoir qui je suis et ce que je suis. 
  • Je ne comprends pas pourquoi ça prend absolument du lait pour se donner de l'affection profonde.
Les câlins, les caresses, les paroles, l'échange de fluide, les baisers, le toucher, l'odorat, la vue, le goût me suffise. Notre affection et notre amour est profond.
  • Bien qu'ils en disent le contraire, c'est une déviance. Peut-être pas sexuelle pour eux, mais une déviance quand même. C'est simplement qu'elle est «nouvelle» et méconnue donc marginale.
Une déviance n'est ni bonne, ni mauvaise. Une déviance est  un comportement qui s'écarte de la règle, de la norme et quelque chose de déviant, c'est un sujet ou groupe social minoritaire caractérisé par la déviance. Ils ont beaux se dire non déviant, je crois qu'il se sentent jugés sur leur santé mentale, sexuelle et sociale. D'ailleurs, ils le sont. Ce qui était autrefois déviant, comme par exemple le cunnilingus ou la fellation, est désormais conforme. Les sociétés changent tout le temps. Par contre, je crois fermement que cette pratique va demeurer une déviance pour toujours.
  • C'est un mode de vie et ça ne fait mal à personne!
Who cares!? Ils font ça, l'étendent sur la place publique, les gens les jugent, ça ne regarde qu'eux mais personne ne leur a tiré les vers du nez, mais qui s'en soucie au fond. Si c'était un blog sur le sniffage de souliers ou le bondage, presque personne n'irait mettre leur grain de sel sur leur blog  en leur disant qu'ils sont débiles.
  • Ce couple semble penser que seul l'allaitement du conjoint est capable de mener à un niveau d'intimité supérieur. D'ailleurs, qu'est-ce que supérieur. Ils ne peuvent se comparer qu'à eux-même.
Ils auraient vraiment besoin de voir quelqu'un. À la longue, je crois que ce ne sera plus suffisant puisque leur intimité antérieure l'était. Ok, ok, là je les jugent...mais c'est ce qui me semble
  • Ma poitrine est à moi.
 Je n'aurais pas envie de me soumettre de nouveaux aux horaires de têtées, aux restrictions alimentaires, j'ai eu parfois l'impression que mes seins et mon corps appartenaient à mes enfants lorsque j'allaitais. J'étais soumise à leurs désirs et à leur faim. Bien que capable de les utiliser avec mon conjoint pendant ce temps, ce n'est pas mes plus mémorables souvenirs au lit quand je dégoulinais partout! Et je ne crois pas que jamais, il m'aie tété. Je l'aurais ben vu, j'y aurais dit: «Qu'est-ce tu fais là?».

Qu'on la regarde, que je laisse regarder, que je laisse toucher... j'en fais bien ce que je veux J'en ai rêvé, enfant, de cette poitrine, alors que je n'en avais pas et que je l'exhibais sans pudeur. Je l'ai cachée quand elle est apparue, honteuse.  Je l'ai montré partiellement par la suite. Je l'ai montré totalement..à bien peu de gens. Parce qu'elle fait partie de mon intimité. Ce n'est pas parce que quelqu'un voit partiellement mes seins, aussi érogènes soit-ils, qu'ils cessent d'être privés. Pour moi, ce sont nus qu'ils le sont. J'ai toujours été bien dans mon corps. On dit que je dégage de la sensualité. C'est parce que j'aime mon corps et je suis capable de m'abandonner aux sensations qu'il éprouve. Et mon amour pour lui est imparfait parfois. Ça doit être les hormones... :)

4 commentaires:

  1. Une chose de certain c'est que ce sujet interpelle beaucoup de monde et ne laisse pas indifférent.

    Je crois que c'est parce qu'il va jouer dans les zones du sacré, celui des fonctions de base, celle de la survie de l'espèce.
    Détourner le sein maternant pour l'utiliser à des d'autres fins semble susciter beaucoup plus de réactions.

    Et au final, l'avortement c'est un peu du même ordre mais sans trop savoir pourquoi, c'est de le décrier qui devient obscène.

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  2. Ben tiens... ce sera le sujet de ma prochaine vidéo. J'ai lu un article dans La presse sur ce sujet justement.

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  3. @ Michel
    Question de perspective j'imagine...

    @ Pat Duval
    J'ai bien hâte de voir ça...Bon travail! Ce qui m'étonne un peu, c'est la «diligence» des médias en ne demandant pas du tout l'avis de spécialistes sur la question, psychologues, sexologues ou psychiatre.

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  4. Patrick, tu veux m'allaiter ? :P (Il va comprendre, pas vous, pas tout de suitedésolé !)

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