Et moi, je republie un ancien billet sur la pertinence du féminisme en 2010, au risque de casser les yeux fragiles de certains lecteurs...je fais ma part pour la MMF.
Lorsqu'on me dit: " Je me fous pas mal du féminisme"...
Lorsqu'une femme me dit: «Je ne suis pas féministe, moi!»...
Lorsque le papa d'une fillette me dit: «Les féministes sont folles, elles exagèrent, elles ont déjà l'égalité!»...
Lorsqu'une femme me dit: «Je ne suis pas féministe, moi!»...
Lorsque le papa d'une fillette me dit: «Les féministes sont folles, elles exagèrent, elles ont déjà l'égalité!»...
Je pense à ma fille de 6 ans qui ne comprend pas encore.
Je pense à mon fils de 11 ans, qui commence à comprendre.
Je pense à mon salaire de femme en comparaison avec celui de mon conjoint dans un secteur professionnel traditionnellement masculin.
Je pense à ma voiture achetée conjointement et aux lettres du concessionnaire adressée seulement à mon conjoint.
Je pense aux appels téléphoniques où on me demande " êtes-vous Mme Newton Lui? " Et je réponds parfois "y a personne de ce nom ici".
Je pense à celle qui ne peut sortir sans chaperon.
Je pense à la lapidée sur la place publique.
Je pense aux 130 millions excisées et/ou d'infibulées dans plus de 28 pays.
Je pense aux fillettes chinoises dans les orphelinats laissées là au profit de leur petit frère présent ou futur.
Je pense à cette femme sur cinq qui sera victime de viol ou de tentative de viol dans sa vie.
Je pense aux femmes de ces pays où les victimes de viol sont passibles de la peine de mort.
Je pense à la femme sur trois qui, peu importe d'où elle vient, se fait battre chaque jour par son conjoint, son père, son frère ou son oncle.
Je pense aux femmes monoparentales du Canada vivant dans 46% des cas sous le seuil de la pauvreté comparativement avec 10% des hommes dans la même situation et je ne peux m'empêcher de me questionner sur celles des autres pays...
Je pense à celles de plusieurs pays où les femmes occupent une position qui reste le plus souvent subalterne, et s'accompagne encore souvent d'une infériorité juridique : elles n'ont pas le droit d'hériter, de posséder la terre, de voter, etc.
Je pense à la division sexuelle des tâches qui est toujours très présente dans une société à l'histoire patriarcale.
Je pense à l'invisibilité des travaux domestiques souvent apparentées aux femmes.
Je pense à l'éducation des filles qui est, dans beaucoup de pays, considérée moins importante que celle des garçons.
Je pense à toutes les fois où j'ai eu peur de sortir le soir.
Je pense à toutes celles qui n'effleurent même pas l'idée d'être plus émancipée parce que ce mot est proscrit de leur vocabulaire.
Je pense au temps, pas si lointain, où je me devais comme femme d'être mariée, soumise aux désirs de mon homme, où j'avais besoin de lui pour ouvrir un compte de banque, où il était légitime de me battre sans être dénoncé, où je n'avais pas droit de vote ou de parole et à tout les pays où c'est encore ainsi.
Je pense aux 2/3 des 867 millions d’analphabètes adultes qui sont des femmes.
Je pense aux 2/3 des enfants non scolarisés qui sont des filles.
Je pense aux femmes qui fournissent les 2/3 des heures totales travaillées dans le monde, mais qui ne reçoivent que 10 % du revenu mondial .
Je pense au travail domestique non rémunéré des femmes qui a été estimé par le PNUD à 11 000 milliards de dollars, soit presque la moitié du PIB mondial, évalué à 23 000 milliards.
Je pense aux femmes salariées qui ne gagnent, en moyenne, que 40 % à 80 % du salaire des hommes.
Je pense à près de 80 % des 27 millions de réfugiés recensés sur la planète qui sont des femmes.
Je pense aux 4 millions de femmes et de filles sont vendues chaque année à des marchands d'esclaves, des proxénètes ou des maris.
Je pense aux femmes qui ne représentent que 14 % des parlementaires du monde entier.
Je pense à la vision occidentale souvent rétrograde, dégradante, mal vue du féminisme.
Je pense à mon fils et à ma fille, que nous éduquons, pour qu'ils soit conscients qu'il ne faut ni se taire, ni minimiser les paroles du discours féministe des femmes parce qu’elles sont porteuses des aspirations de justice, de partage et de liberté de l’humanité entière, pas seulement chez elles, pas seulement des femmes.
Je pense à mon fils, pour qu'il ne dise jamais... "Je me fous pas mal du féminisme". Qu'il soit conscient que les femmes, comme sa maman, qui, dans des discours aux allures obsolètes, luttent pour le refus de la banalisation, l'injustice, l'asservissement, la violence domestique et sexuelle même si on voudrait souvent qu' elles se taisent parce qu'ils croient que c'est une lutte de pouvoir.
"Ils sont un peu mêlés mon coeur...ou ils ne comprennent pas, je sais pas! Moi non plus je les comprends pas. T'as peur un peu pour ta soeur? Mmmh, tu seras pas toujours là, hein!? Nous aussi, souvent, on se questionne et on a peur... Plus pour elle que pour toi.... Mais oui, je sais bien que ce serait pas supposé, mais c'est une fille et pour les filles, c'est comme ça, même ici, même en 2010! Tu vas lui apprendre à se défendre? À se battre? Tu comprends que devant un six pieds, 200 livres eeh.. Mais tu vois, c'est un peu ce que j'essaie de faire, à petite échelle, dans la tête des gens. Je veux qu'ils comprennent que les hommes et les femmes d'aujourd'hui doivent apprendre ensemble à se bâtir une identité égalitaire et qu'ils se battent un peu. Les gens de l'âge de papa et maman ont comme oublié que c'était pas encore gagné pour les filles. Ça a avancé beaucoup mais pas encore assez.... Ouais, nous aussi on espère que ça va avoir changé quand elle sera grande. Ben non, mon coeur, fais-toi s'en pas! On lui apprend à se battre! Et on t'apprend à la défendre, tu comprends? Parce qu'on vous aime. T'as raison, c'est bizz que les gens, eux, ils comprennent pas... Tu sais que t'es hot?"
J'adore. point. encore. MARCHONS!
RépondreSupprimeryes madame!
RépondreSupprimerWOW!!! J'adore ton message aujourd'hui et j'adore quand tu écris aussi...:)
RépondreSupprimerTrès beau billet qui fait réfléchir... et apprécier tout ce qu'on a ici quand même. Chapeau pour le message que tu fais si bien passer à tes deux enfants. Ils feront des citoyens conscients et responsables. C'est très inspirant! :-)
RépondreSupprimerWOW, wow, et rewow...souvant on cherche les mots pour exprimer tous les gains qui restent à atteindre et tous les différences qu'il y a entre un homme et une femme. Merci Hélène !!! Pour moi, c'est un article qui vaut de l'or...Je l'ai d'ailleurs lu à mes collègues de travail qui portent depuis 15 ans cette marche mondiale à bout de bras et elles ont passé par toutes les émotions dans ton article. Tu es une inspiration pour nous aujourd hui !!! J'aurais même le culot de te demander si je peux utiliser ton article pour sensibiliser les femmes de mon centre à cette cause souvent remplit de préjugé que tu as su défaire en quelque ligne...Je te félicite et je vais essayer de te rejoindre pour la demande!!! Bye ma belle et merci encore.ET comme le dis le slogan cette année: Tant que toutes les femmes ne seront pas libre nous seront en marche!!! Je serai à Rimouski en fin de semaine et je marcherai pour vous mesdames. Merci encore !!!
RépondreSupprimer@ Isabelle
RépondreSupprimer"J'aurais même le culot de te demander si je peux utiliser ton article pour sensibiliser les femmes de mon centre à cette cause souvent remplit de préjugé que tu as su défaire en quelque ligne..."
Merci. C'est un texte de blog, donc il est public. Tu peux l'utiliser Sans problème,
Je te suggère la lecture des textes de février, tu devrais apprécier ;)